Spectacles Joliette

Les nouvelles du Centre culturel de Joliette


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À la découverte de Marie-Pierre Arthur

L’auteure-compositrice-interprète Marie-Pierre Arthur, qui présentera son nouveau spectacle le 16 avril prochain au Cabaret TELUS, nous a accordé quelques minutes pour répondre à une dizaine de questions.

PHOTO - #1 par Hervé Baillargeon low-res

 

 

 

 

 

1- Enfant, quel métier rêvais-tu de faire?
Camionneuse.

2- Quel a été le meilleur concert auquel tu as assisté dans ta vie?
En Éthiopie, de la musique traditionnelle, jouée par des musiciens incroyables… musique mélangée avec la danse… c’était bouleversant.

3- Que représente la scène pour toi?
Je m’y sens chez moi. Alors, toutes les émotions du monde y passent. Comme dans la vraie vie : inconfort, amour, insécurité, plaisir, etc.

4- Avec quel(s) artiste(s) aimerais-tu collaborer?
Ça change tous les mois, mettons que je rêve un peu… Xavier Dolan! J’aimerais écrire avec lui, composer pour lui, chanter pour lui!

5- Ta chanson ou ton artiste préféré?
Chaque époque de notre vie est associée à des musiques… aucune n’a plus d’importance.

6- Quel est ton plaisir coupable?
Doritos Spicy et téléromans cheaps.

7- Quels loisirs, sports ou activités vous détendent en dehors du travail?
Être seule dans une pièce avec un gros rayon de soleil et respirer pendant des heures.

8- Quelle est ta routine avant chaque spectacle?
Courir pour avoir le temps de manger avant le début du spectacle! Pas de temps pour les routines dans ma vie!

9- Pourquoi ne doit-on pas manquer ton spectacle qui aura lieu le 16 avril prochain à Joliette?
Pour vivre de la grosse intensité et de l’authenticité!

10- Quels sont tes projets à venir?
La musique, un peu de musique et finalement de la musique, je pense!


Courte biographie de Marie-Pierre Arthur

Bassiste avec une formation en chant jazz, elle a accompagné de nombreux artistes québécois, dont Ariane Moffatt, Stefie Shock et Mara Tremblay, avant de présenter son propre projet musical en 2009, avec un premier album éponyme, coréalisé avec François Lafontaine et Louis-Jean Cormier. Elle se distingue immédiatement avec son folk rock aux airs prenants et aux penchants parfois country, ainsi que des textes cherchant à trouver le terrain d’entente idéal entre l’image forte et le récit. Sans oublier sa voix aérienne et mélancolique qui se démarque du paysage musical québécois. La belle Gaspésienne apprivoise l’avant-scène et récolte les honneurs : prix André « Dédé » Fortin de la SPACQ pour l’auteur-compositeur émergent de l’année, celui de la chanson populaire de la SOCAN pour le titre « Pourquoi » ainsi que trois nominations au gala de l’ADISQ 2009. Même scénario avec son deuxième album Aux alentours qui lui permet de décrocher plusieurs prix et de se hisser au palmarès des meilleures chansons. En février dernier, Marie-Pierre Arthur séduisait le public avec son troisième album Si l’aurore aux ambiances feutrées et vaporeuses où chœurs, corps et harmonies s’entrelacent et envoûtent.

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par Valérie Laurin pour le Centre culturel de Joliette


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Fanny Bloom en 7 questions

La jeune auteure-compositrice-interprète, qui sera de passage au Foyer de la Salle Rolland-Brunelle le 28 mars prochain, se dévoile un peu en répondant à quelques-unes de nos questions. Que voulez-vous, nous sommes curieux!

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1- Enfant, quel métier rêvais-tu de faire?
Chirurgienne Cardiaque. (Fouilles-moi) Après ça, comédienne.

2- Quel a été le meilleur concert auquel tu as assisté dans ta vie?
C’est plus sentimental je pense, mais la première fois qu’on a regardé le spectacle de Mika duquel on faisait la première partie avec mon groupe La Patère Rose, y’a vraiment quelque chose d’indescriptible qui s’est passé. De plus grand que nature. Mais dont on faisait partie. C’était grisant en TA.

3- Que représente la scène pour toi?
Un moment de rencontre. Un moment où le temps est comme un peu tordu. Une bulle.

4- Avec quel(s) artiste(s) aimerais-tu collaborer?
Lykke Li.

5- Ta chanson ou ton artiste préféré?
Tout de Bon Iver.

6- Quel est ton plaisir coupable?
Manger le brownie au chocolat blanc et coconut de Juliette et Chocolat, avec un extra chocolat blanc.

7- Quels sont tes projets à venir?
C’EST SECRET. 🙂

 

Courte biographie de Fanny Bloom

0004131719_10Ancienne chanteuse et pianiste du groupe électro-pop québécois La Patère rose, Fanny Bloom poursuit une carrière solo depuis 2011. En mars 2012, elle sort Apprenti guerrière, un premier album bouillonnant aux textes parfois rageurs, mais toujours sensuels. La jeune et pétillante chanteuse remporte d’ailleurs le Félix de l’Album de l’année à l’ADISQ 2012. Elle accompagne aussi Ariane Moffatt, Cœur de pirate et Michel Rivard dans leurs tournées respectives, ce qui permet à Fanny Bloom de renouer avec le piano.

Sur son dernier opus, Pan, paru le 23 septembre 2014, ce noble instrument occupe une place prépondérante et se mêle aux arrangements sonores pop et exotiques. Fanny Bloom vous fera bouger, danser avec ses compositions explosives, rythmées et aux refrains accrocheurs.

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par Valérie Laurin pour le Centre culturel de Joliette


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Un retour fracassant

16 ans après leur dernier album, Catharsis, Blasting All Rotten Fuckers, groupe mythique de la scène hardcore montréalaise, remonte sur les planches partout dans la province pour rappeler le bon vieux temps aux fans, mais, surtout, pour casser la baraque avec les chansons de leur nouvel album entièrement en français : Brûle, Consume, Torture. Le 7 mars dernier, Joliette y a eu droit…

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Suite à leur séparation en 1999 (après 14 ans d’existence), les membres du groupe se sont réunis quelques fois pour donner divers spectacles, mais cette fois-ci, le retour est coulé dans le béton. Accompagnés de deux « métalleux » québécois bien connus, Dominique Lapointe (basse) et Carlos Araya (batterie), Marc Vaillancourt (voix) et Denis Lepage (guitare) ont tout le sang neuf et l’âme nécessaires pour faire renaître B.A.R.F. de ses cendres.

Comme pour favoriser la communication avec les fans, le concert s’est déroulé dans une ambiance assez particulière, sur la scène de la Salle Rolland-Brunelle, dans une sorte de huis clos très convivial. Une formule à répéter à coup sûr.

Pour sa rentrée joliettaine, B.A.R.F. a choisi local pour s’assurer une bonne première partie. C’est donc le groupe Rust qui s’est occupé de réchauffer la salle : l’entreprise a été un succès. La musique lourde et intense de la formation, de même que ses paroles suivant l’actualité (notamment sur le terrorisme religieux), ont suscité les passions du public, qui commençait progressivement à laisser tomber ses barrières. La prestation de Rust a également renforcé le caractère intime du concert puisque les musiciens semblaient avoir beaucoup d’amis dans la salle. Leur passage électrisant s’est terminé par un grand moment de respect pour les têtes d’affiche de la soirée.

Alors que les spectateurs commentaient encore le passage de Rust, les membres de B.A.R.F. sont montés sur la scène assez discrètement et Denis Lepage a attaqué les premières notes du premier morceau. Cette entrée fracassante a été surprenante, mais a créé tout un effet. Les musiciens avaient tous l’air très captivants de cette manière. Les présentations ont suivi par après, mais sans longueur. Marc Vaillancourt sait séduire un public sans trop de mots et est conscient que sa musique est bien plus efficace à cet effet.

Les chansons, empruntées à différentes époques de leur répertoire, ont trouvé un public docile qui paraissait connaître toutes les paroles. Vaillancourt, pour qui la salle n’était jamais assez survoltée – il a même comparé la soirée à des funérailles pour réveiller les spectateurs – s’est doté d’une vaste chorale en reprenant le concept bien populaire de la chanson à répondre. Ce chant est presque devenu indépendant du chanteur, car les gens présents semblaient avoir chanté ces chansons plusieurs fois sous leur douche. La salle s’est vraiment élevée lorsque le puissant chanteur a entamé une fameuse reprise du groupe montréalais Damnation, Le p’tit poisson, parue en 1992 sur leur premier album complet : Tumulte. Tous ont répondu à la demande de Vaillancourt et ont chanté en cœur.

La soirée n’est pas restée sans surprise, et ce, des deux côtés de la scène. Marc Vaillancourt a présenté une invitée aux spectateurs et leur a offert un duo à glacer le sang. Par contre, lui aussi s’est fait surprendre après son titre Whisky, un morceau à saveur traditionnelle sur leur dernier album, en se voyant offrir une tournée du dit alcool fort pour lui et son groupe.

C’est sur cette même camaraderie que le spectacle s’est terminé, avec un généreux rappel de plus de deux chansons. Dans une montée dramatique parfaite (Denis Lepage malmenait sa guitare comme un possédé), les notes finales ont laissé place à des remerciements sincères. La dernière image visible du passage de B.A.R.F. à Joliette était l’ombre des membres du groupe serrant les mains des fans sur une scène obscurcie.

par Samuel Paré pour le Centre culturel de Joliette


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Plaisir et bonheur en compagnie de Fred Pellerin

Le conteur émérite et fierté nationale Fred Pellerin offrait, vendredi soir dernier à Joliette, son tout dernier spectacle intitulé « De peigne et de misère ». Bercé par une folie contagieuse, Pellerin entreprit de réchauffer par cette soirée froide d’hiver les centaines d’amateurs venus s’assembler pour écouter et apprécier histoires et chansons bien d’ici. Le spectacle, vraisemblablement présenté à guichet fermé, réunissait des gens de tous âges et de tous les horizons, venus déguster le verbe unique du conteur et s’imprégner de son univers pittoresque et déjanté.

Fred Pellerin livre une performance teintée d’une sobriété remarquable : la scène est équipée d’une chaise, d’une guitare, et d’un microphone. Le verbomoteur n’a de toute évidence pas besoin de plus de fioritures pour enchanter son auditoire. Le spectacle coule lentement, calembour par calembour, image par image, toujours dans une intimité rappelant les veillées traditionnelles les plus mémorables. Fred Pellerin maîtrise le français sur le bout des doigts et multiplie les déformations sémantiques pour charmer le public, féru de tournures de phrases burlesques ajoutant beaucoup de couleur à sa performance. Le conteur n’a pas qu’une seule corde à son arc : celui-ci livre plusieurs chansons de son cru, fortes d’un contenu lyrique exceptionnel et de mélodies douces et enchanteresses. Pellerin marie en beauté une poésie touchante au son mystique de sa guitare et de son harmonica, appuyant avec brio l’atmosphère pour laquelle il connaît un si grand succès. Il ravit son auditoire à chaque performance dans un plaisir et une intimité magnifique. À voir absolument!

par Cédric Joly pour le Centre culturel de Joliette


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L’énergie contagieuse de Rachid Badouri

Le trépidant Rachid Badouri s’amenait à Joliette en supplémentaire pour son spectacle « Rechargé » le 19 décembre dernier. Fraîchement revenu de la France, l’humoriste retrouvait avec grand plaisir le public québécois.

La salle est comble et une atmosphère électrique règne dans la pièce. Badouri explose dès les premières minutes de son spectacle, débordant d’énergie et transmettant une joie contagieuse au public. Il conquit son auditoire par son charisme hypnotisant et son humour incisif frôlant la moquerie, mais toujours exécuté avec une habileté exceptionnelle et une aisance naturelle. Rachid Badouri décoche des flèches à la vitesse de l’éclair, pince-sans-rire de haute voltige. Celui-ci possède une présence scénique magnifique, utilisant mimiques et un langage corporel pour pimenter sa performance, le rendant inévitable aux regards. L’humoriste travaille également avec de multiples effets  et « punchs » musicaux poussant son spectacle vers de nouveaux horizons en ce qui concerne la mise en scène, assurée par le talentueux Guy Lévesque (Galas Juste Pour Rire, Laurent Paquin, Marie-Mai, etc.). Leur duo crée des étincelles tout au long de la soirée.

Blaguant sur son père et sa nationalité, allant de son mariage jusqu’à son séjour en France, Badouri se dévoile et raconte ses expériences dans une avalanche de calembours qui allient ironie et un puissant talent pour l’anecdote. L’entracte surprend la foule, toujours en train de se remettre du dernier effort de l’humoriste. Quelque vingt minutes plus tard, Rachid Badouri remonte sur scène avec la même énergie qu’au début de la soirée, livrant une performance digne des plus grands noms de l’humour au Québec. Sans faute, l’humoriste savoure son moment de gloire à chaque instant, alors en totale possession de ses moyens. Généreux de son temps, la bête de scène offre plus ou moins trente minutes d’extra, indiquant qu’il ne peut pas rester pour rencontrer ses fans après la représentation à cause d’une urgence. Rachid Badouri offrit donc une représentation remarquable au public de Joliette, fort d’un accueil chaleureux qui rappela à l’humoriste qu’il était bien chez lui sous les projecteurs.

par Cédric Joly pour le Centre culturel de Joliette


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Guillaume Pinard de concert avec l’Orchestre symphonique des jeunes de Joliette

Le Festival & Concours de musique classique de Lanaudière fut créé en 1962 par le Père Fernand Lindsay pour, entre autres, donner envie aux jeunes d’apprendre la musique classique. Au printemps 2015, le Festival et Concours en sera à sa 54e édition. Depuis 2010, c’est le Centre culturel de Joliette qui l’organise et sa Fondation qui le parraine.

Guillaume Pinard, le gagnant de la classe concerto de la dernière édition du Festival & Concours de musique classique de Lanaudière, jouera avec l’Orchestre symphonique des jeunes de Joliette (OSJJ) lors du concert de Noël le 21 décembre prochain.

Ce jeune homme a commencé ses cours de piano classique à l’âge de 8 ans avec Diane Courtemanche qui enseignait à l’époque au Studio de Musique de Diane Drouin, affilié à l’École Vincent d’Indy.

En septembre 2011, il devient l’élève de Marie-Claude Bilodeau, enseignante au Cégep de Joliette où il entreprend un double DEC en musique et en science humaine au Cégep de Joliette. Durant ses études, il recevra la bourse des enseignants ainsi que la bourse des meilleures notes académiques en musique. En 2014 et 2014, des bourses lui seront remises pour ses 2e et 3e places au concours de concertos organisé par le Cégep.

Guillaume a également participé à de nombreuses classes de Maître au Centre d’Arts Orford et avec Lorraine Prieur.

Même s’il s’intéresse à la politique et à l’histoire, le piano occupe une place prépondérante dans sa vie : en plus de son apprentissage personnel, Guillaume Pinard enseigne à deux écoles de Repentigny où il est d’ailleurs reconnu pour son implication musicale. En janvier 2015, il entamera des études en interprétation à l’Université de Montréal.

Lors du concert de Noël de l’OSJJ, il interprétera le 1er mouvement du 2e concerto de Camille Saint-Saëns,  pianiste, organiste et compositeur français de l’époque post-romantique.

Le 21 décembre, venez encourager la relève!


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Le seul et unique Tommy Dorsey Orchestra

Le 29 novembre dernier, le légendaire Tommy Dorsey Orchestra s’arrêtait à la Salle Rolland-Brunelle pour présenter son hommage à Frank Sinatra, qui a connu un immense succès avec l’orchestre au début des années quarante. Joliette a eu sous les yeux un bijou d’histoire.

Dirigé par le tromboniste de renom Tommy Dorsey jusqu’en 1956, le Tommy Dorsey Orchestra est à l’origine de plusieurs chansons à succès dans les décennies 30 et 40. Au cœur du mouvement « Big Band » américain, la formation a su mettre en valeur des artistes marquants tels que Jack Leonard et le grand Frank Sinatra. Depuis 2010, le groupe est sous la barre du clarinettiste et saxophoniste Terry Myers, qui a succédé au tromboniste de réputation internationale Buddy Morrow. Ce dernier a mené la formation pendant plus de 30 ans pour finalement donner son dernier concert en 2010, à l’âge de 91 ans.

Terry Myers, hôte incroyable, a connu toutes ces légendes de la musique et a réussi avec brio à faire revivre leurs esprits dans la Salle Rolland-Brunelle. Après avoir été présenté par son producteur, le chef d’orchestre a immédiatement pris le contrôle de son auditoire et nous a progressivement ouvert les portes du légendaire « Big Band ». Bien plus qu’une performance musicale impressionnante, une soirée avec le Tommy Dorsey Orchestra, c’est la chaleur d’une rencontre familiale.

Sans trop attendre, la formation a débuté en musique de manière incroyable, démontrant leur maîtrise inhérente du swing et la qualité de leur son. Le public, majoritairement âgé (des fans de Sinatra), a vu se rouvrir les portes d’une grande époque au grand plaisir de ses oreilles. Toutefois, les quelques jeunes intéressés par la musique grandiose du groupe ont pu profiter des explications teintées d’humour de Terry Myers, qui a également complété les connaissances de quelques fans endurcis.

Cette soirée hommage à Frank Sinatra n’aurait pu être complète sans chanteur. C’est ainsi que Myers, peu de temps après l’introduction musicale, a chaleureusement invité Bryan Anthony à venir le rejoindre sur scène pour interpréter les plus grands succès de Sinatra. Le grand Texan à la voix chaude a su charmer le public féminin présent dans la salle. Tout comme le chef d’orchestre, Anthony comprenait ce qu’il chantait et ornait ses prestations vocales de mises en contexte savoureuses. Véritable séducteur, le chanteur a terminé sa dernière chanson en soulignant que les Québécois étaient des amateurs de jazz très spéciaux.

L’animation, assurée en grande partie par Terry Myers, suivait une mise en scène très efficace. C’est au fil des pièces et des solos que nous avons découvert progressivement les membres de l’orchestre par les mots élogieux du vieux musicien. Myers a même pris une pause pour nommer chaque instrumentiste et informer le public de son lieu d’origine. Les nombreuses blagues du chef d’orchestre ont vite rendu ses protégés encore plus attachants.

Par-dessus tout, une grande richesse du spectacle a été les nombreux solos écrits et improvisés par les musiciens. Chaque pièce mettait en valeur un ou plusieurs solistes, ce qui ne manquait pas de créer des moments grisants. Terry Myers nous a fait la surprise de prendre son saxophone ténor pour improviser quelques solos et accompagner son groupe. Véritable extension de lui-même, son instrument a livré l’histoire d’une vie en musique.

Du lever du rideau à la fermeture de celui-ci, l’atmosphère a été portée par le souffle des légendes Tommy Dorsey, Frank Sinatra et Buddy Morrow. Terry Myers et le Tommy Dorsey Orchestra, par leur humanité et leur grand talent, ont ajouté un succès de plus à leur extraordinaire histoire.

par Samuel Paré pour le Centre culturel de Joliette


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BRIGITTE, SIX MUSICIENS ET UN TROUBADOUR…

Je l’avoue d’entrée de jeu, Brigitte Boisjoli ne figure pas sur la liste de mes chanteuses favorites. J’éprouve de la difficulté à apprécier son timbre de voix, sa prononciation et son langage parfois puéril. Je tiens toutefois à préciser que je ne cherche nullement à déprécier tant la chanteuse que ses nombreux fans, et que ce texte n’engage que moi.

Ceci étant dit, celle qui est présentement en nomination pour le titre d’«interprète féminine de l’année» à l’adisq a tout mis en œuvre pour faire de son spectacle Sans regret un événement grandiose. Six musiciens-choristes de grand talent l’accompagnent et un soin minutieux a été apporté aux jeux d’éclairage variés et parfaitement peaufinés. J’ai été ravie de voir entrer sur scène une jeune femme maintenant beaucoup plus féminine, moderne et assurée.

Dès ses premières interactions avec le public, j’ai ressenti son réel plaisir à se retrouver sur scène. Elle y est à l’aise comme un poisson dans l’eau, elle est sympathique, naturelle et drôle. Tous les éléments semblent donc réunis pour passer un vrai bon moment. Ce soir-là, ce sont d’abord ses nouvelles chansons, tirées de son deuxième album, que la dynamique chanteuse choisit de nous interpréter. Je ne connais pas ce nouveau répertoire et, comme je n’entends pas bien les paroles, je me lasse rapidement. À partir du troisième extrait, j’ai l’impression de revoir toujours le même numéro. Elle y met pourtant tout son cœur. Elle occupe toute la scène, elle danse bien et, malgré l’effort physique, sa voix demeure juste et puissante. Mais la performance des musiciens et les effets de lumière me captivent davantage et retiennent vite toute mon attention. Toujours selon moi, la notoriété actuelle de la chanteuse, malgré toute la passion et l’énergie investies, ne justifie pas encore un déploiement scénique d’une telle envergure.

Heureusement, des pièces plus solides viennent graduellement se greffer aux premières. Ainsi, j’ai beaucoup apprécié l’interprétation pleine d’intensité qu’elle a livrée de quelques succès de la chanteuse country Patsy Cline, dont Crazy. Elle exécute également avec brio des pièces comme Jolene de Dolly Parten ou Addicted to you de Avicii. Puis, moment fort de la soirée, Brigitte Boisjoli nous livre une petite part de son intimité en interprétant la ballade La Ballerine, magnifique cadeau de l’auteure-compositrice-interprète Ingrid St-Pierre. Il va sans dire que l’auditoire est ravi dès qu’il reconnaît les premières notes de ses succès Sans regret, Mes jambes à ton cou dont transparaît le style original d’Alex Nevsky et, en rappel, Fruits défendus, tiré de son premier album.

MATHIEU LIPPÉ (en première partie)

Je décerne sans conteste mon coup de cœur de la soirée à Mathieu Lippé qui assure la première partie du spectacle de Brigitte Boisjoli. Ce dernier a d’ailleurs étroitement collaboré au deuxième album de la chanteuse. Jusqu’au moment de monter sur scène, bien que déjà récipiendaire de nombreux prix, il demeure pour moi un illustre inconnu. Mais ô surprise! J’aime beaucoup découvrir des artistes qui évoluent en dehors des sentiers battus et Mathieu Lippé est assurément du nombre. Le présenter comme auteur-compositeur-interprète revient à limiter le large éventail de ses talents. Comme spectateurs, nous avons plutôt eu rendez-vous ce soir-là avec un performeur éclectique qui a su nous charmer et retenir notre attention jusqu’à la toute fin de sa prestation.

D’emblée, il établit le contact avec l’auditoire avec une gaieté simple, communicative et une touche d’humour et le public, conquis, prêt pour la découverte, accepte de le suivre dans son périple.

Il me rappelle parfois Fred Pellerin, un des meilleurs conteurs du Québec, parfois Sol, le clown clochard de Marc Favreau. Ils ont en commun une aisance à raconter et des textes à la fois naïfs, humoristiques et poétiques. La poésie de Mathieu Lippé, est urbaine et empreinte d’humanisme. Elle parle de la vie et de la mort, du temps qui passe, du chemin qui nous mène à l’autre, et d’unité dans la diversité. Elle se veut le fil qui relie chacun de ses textes tantôt chantés, tantôt contés ou «slamés». Un mariage plus qu’heureux!

Hélène Ferland pour le Centre culturel de Joliette


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Plus gros que nature avec P-A Méthot

C’est devant une salle comble et réceptive que P-A Méthot présentait son tout premier one-man show, Plus gros que nature, jeudi soir à la Salle Rolland-Brunelle. Ne connaissant pas ou à peu près pas le bonhomme (je l’avais déjà vu à En route vers mon premier gala sur les ondes de feu Canal Vox), je n’avais aucune idée de ce qui m’attendait.

Dès les premières secondes du spectacle, la présence et l’énergie de Méthot ont déjà pris le public d’assaut, réagissant à ses moindres mots par des rictus systématiques. P-A déballait à merveille de multiples calembours entourant son coin de pays, la Gaspésie. Celui-ci nous décrivait ses habitudes de vie, ses opinions et pensées avec une simplicité déconcertante, mais jamais superflue. L’humour de l’humoriste se traduit par un sens du timing remarquable, un franc-parler redoutable qui rejoint le public et des thèmes universels comme les femmes, les anecdotes de boisson, la famille, etc. Mention spéciale à la grivoiserie dont faisait preuve le personnage. Méthot le rappelait en répétant : « Si vous pensez ressortir plus intelligent d’icitte, vous n’êtes pas à la bonne place! »

La foule était comblée, moi aussi. Par ses textes définitivement bien écrits et l’énergie continuelle qu’il dégage, P-A Méthot nous faisait passer par toute la gamme des émotions et venait nous chercher dans notre plus séculière intimité avec ses histoires déjantées et sa capacité à nous faire s’y identifier. Après une bonne heure de rires bruyants et coupables, l’humoriste a annoncé l’entracte.

Il reprendra de plus belle alors armé d’une guitare électrique, témoignant ainsi son amour profond pour la musique. Méthot a interprété de façon écourtée plusieurs grands classiques incluant Another Brick In The Wall de Pink Floyd. De la même façon qu’au tout début, l’humoriste enchaînait magistralement l’anecdote et l’analyse humaine. Celui-ci ne pouvait s’empêcher d’accumuler les parenthèses, véritable point fort de son humour. Chacune de ses interventions ravissaient le public et ajoutaient une autre dimension à sa performance. L’humoriste a conclue avec le moment émouvant de la soirée où il remémore son père, récemment décédé. Avec franchise et amour, il a rendu hommage à un homme qui, pour lui, était « plus gros que nature ».

Cédric Joly pour le Centre culturel de Joliette


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Le temps ne court pas trop vite pour Lise Dion!

Le 29 août dernier, l’humoriste Lise Dion s’arrêtait à la Salle Rolland-Brunelle pour présenter son plus récent spectacle : Le temps qui court. C’est devant une salle pleine à craquer que l’humoriste chérie des Québécois a fait vibrer Joliette.

Dès les premières secondes du spectacle, le titre évocateur prend tout son sens et l’angle choisi par Lise Dion saute au visage des spectateurs. En effet, une gigantesque horloge à pendule fait résonner les secondes pour ensuite laisser place à un diaporama avec des photos de Lise à tous les âges. Le tout est accompagné d’une chanson très personnelle. C’est avec la même approche amicale et attendrissante que l’humoriste fera son entrée sur scène, acclamée de toutes parts par son public.

Visiblement contente d’être sur les planches, Lise Dion scellera son lien avec les spectateurs dès ses premiers mots en les traitant comme de la visite. Elle ira même jusqu’à leur demander quand était leur dernière rencontre! L’humoriste commence ainsi son spectacle, en racontant ce qui lui est arrivé pendant l’ « absence » de son public.

Les premières blagues porteront sur son poids. Elle utilisera ce sujet pour traduire la pression sociale grandissante sur l’apparence physique, mais également sur l’alimentation. Ses scènes loufoques à l’épicerie rejoindront plus d’une femme dans la salle et déclencheront des rires intenses. Lise Dion ne manquera pas d’aborder aussi les thérapies, une autre mode gagnant en popularité. Elle nous fait le compte-rendu de ses rencontres avec son spécialiste et en tire des conclusions réconfortantes pour l’estime de soi. Un beau message pour faire rire les femmes mal à l’aise avec leur corps. Elle conclut en lâchant : « Toutoune power! » Cette affirmation ne manquera pas de soulever un tonnerre d’applaudissements.

Viendra ensuite la « maladie » de la ménopause, comme elle se plaît à l’appeler. Cet inévitable sujet a su rappeler de drôles de souvenirs aux femmes plus âgées et sympathiser avec celles vivant présentement cette situation. Même les adolescentes, tordues de rire, ont pu reconnaître leur mère. Lise Dion exploitera ce sujet vedette pour aborder ensuite sa maladresse face à la mode santé. Elle utilisera notamment l’exemple du yoga (particulièrement le costume moulant versus son poids, vous l’aurez deviné). L’image, assez forte, fera vibrer la salle sous les rires.

Avec tous ces questionnements sur les effets physiques et métaphysiques de la ménopause, l’humoriste nous entraîne ensuite dans une suite logique en évoquant la libido au sein des vieux couples. Les efforts ridicules, mais attachants de son fameux « Marcel » ont rendu les spectateurs presque hystériques. Le sens du timing de Lise Dion a été rudement mis à l’épreuve, car elle devait fréquemment s’arrêter pour laisser les gens rire. Dans ce segment, c’est également au tour des hommes d’être éclaboussés. Coup de théâtre, Marcel l’a laissée pour assouvir ce qu’elle nomme « le dernier rappel du coq », ou la ménopause masculine. Les hommes dans l’assistance ont été confrontés à l’empire en pleine expansion de la pilule bleue et à leurs échecs maladroits avec les femmes plus jeunes. Face à cette escapade, Lise Dion garde la tête froide, mais en profite pour ce remettre elle aussi à la séduction. S’ensuivront des tonnes de péripéties pour la remettre sur le marché des cœurs. L’humoriste fait bien ressortir le ridicule de la chirurgie plastique et du « flirt » moderne (sites de rencontre, bronzage, sports de rencontre, etc.) Bien sûr, leurs aventures sont peu concluantes et les vieilles pantoufles reviennent ensemble. Viendra alors un travail de couple important aidé en rien par la démocratisation du sex-shop.

Le temps n’arrête jamais sa course (c’est le mot d’ordre du spectacle), et les enfants de Lise ont déjà quitté le domicile familial. L’humoriste aborde ce sujet parfois terrifiant pour les parents sous un angle très léger et évoque même la liberté. Elle va jusqu’à raconter son accouchement à sa fille d’une manière terrifiante, ce qui a bien fait rire les nombreuses mères dans la salle. Plus d’enfants, ça veut dire des vacances! Lise Dion nous raconte les siennes dans le Sud. Son talent avec les langues et sa dynamique de couple douteuse ont bien failli asphyxier quelques personnes dans l’assistance.

Face au rythme implacable du temps, Lise Dion se projette finalement dans le futur et s’attaque à la mort. Elle nous parlera directement, mais aussi à travers une version vieillie d’elle-même qui ne demande qu’à mourir pour fuir une vie plus que pénible dans un CHSLD. Ce sujet est lourd, mais aucune lourdeur ne s’est pointé le bout du nez. Jeunes et vieux riaient de bon cœur, probablement pour des raisons différentes : là était toute la beauté de la chose.

À la fin du spectacle, c’est une Lise Dion comblée de bonheur qui est revenue sur scène savourer son ovation debout, déclarant qu’elle avait beaucoup de plaisir à faire le plus beau métier du monde : celui de nous faire rire. Une chose est sûre, le temps court, mais avec Lise Dion, il est de qualité.

 Samuel Paré pour le Centre culturel de Joliette